La langue niçoise, aussi appelée "Niçard" ou "Niçois", est un dialecte de l'occitan, plus précisément de la variété provençale.
Elle est parlée dans la région de Nice et ses environs, en particulier dans les Alpes-Maritimes, bien qu'elle soit aujourd'hui en danger, en grande partie en raison de la domination du français et de l'urbanisation croissante.
Voici les résultats de notre sondage du mois de janvier : impressionnant !
Nous avons décidé de faire un sondage sur le réseau social facebook, à titre indicatif,
afin de mieux comprendre la situation.
Merci aux 3333 personnes personnes qui ont bien voulu participer.

Qui parle la langue niçoise ?
Traditionnellement, la langue niçoise était parlée par les habitants de Nice et de ses alentours, particulièrement dans les zones rurales.
Cependant, son usage a fortement diminué au fil du temps, même si au vu de ce sondage, tout n'est peut-être pas perdu ?
Actuellement, il existe encore des locuteurs âgés, souvent dans des communautés rurales ou des familles traditionnelles, et le nombre de locuteurs actifs a considérablement diminué.
La transmission de la langue aux jeunes générations est limitée, ce qui met en danger sa survie. Et pourtant 98% des sondés estiment que c'est important de préserver notre langue.
C'est pourquoi il faut aujourd'hui une vraie politique de la langue.
64% des sondés pensent qu'ils devrait y avoir une réelle volonté politique et des actes, 33% voudraient apprendre si la langue était plus accessible.

Qui s'y intéresse encore aujourd'hui ?
L'intérêt pour la langue niçoise réside dans plusieurs groupes :
Les défenseurs de la culture régionale : De nombreuses personnes et associations militent pour la préservation et la valorisation de la langue niçoise, notamment à travers des événements culturels, des festivals, des cours de langue et des publications. Ces efforts visent à garder vivante la tradition linguistique.
Les universitaires et linguistes : Des chercheurs en linguistique, notamment ceux spécialisés dans les langues d'oc et les variétés régionales, s'intéressent à la langue niçoise pour l'étudier et documenter ses spécificités, ses évolutions et ses liens avec d'autres dialectes occitans.
Les jeunes générations : Bien que la langue soit en déclin, certains jeunes s'intéressent à la langue niçoise, soit par curiosité, soit dans le cadre de projets culturels ou militants. Des initiatives éducatives cherchent à raviver cet intérêt.
Les institutions culturelles : La municipalité de Nice et diverses institutions culturelles locales soutiennent des projets visant à préserver la langue niçoise, notamment à travers l'enseignement et la diffusion de la culture locale.
Les personnes arrivant de l'extérieur, qui veulent mieux connaître leur région d'accueil.
"Le sondage montre que les personnes qui viennent à Nice s'intéressent véritablement à la culture niçoise, et cela inclut aussi la langue. La langue niçoise, avec ses particularités et son accent chantant, reflète l'identité profonde de la ville et de ses traditions."
Politique de la langue et droits culturels : ce que la loi oblige aux institutions
La politique de la langue en France, y compris à Nice, est marquée par un faible soutien institutionnel à la diversité linguistique. Le français est la langue officielle et prédominante, et les politiques publiques, même si elles ont parfois évolué positivement, restent souvent insuffisantes pour soutenir véritablement les langues régionales comme le niçois. Plusieurs points sont à souligner :
"La loi Molac, officiellement intitulée "loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion", a été adoptée en 2021 en France. Elle vise à renforcer la préservation et la promotion des langues régionales, dont le niçois fait partie, en reconnaissant leur importance dans le patrimoine culturel français."
Le sondage montre que, malgré une demande de la population, les actions politiques sont encore à mettre en place, notamment en soutenant les médias et les artistes, mais également, en sortant du bénévolats les acteurs de la langue :

Voici ce que cette Loi permet aujourd'hui :
Enseignement des langues régionales : La loi renforce l'enseignement des langues régionales dans les écoles. Elle permet aux établissements scolaires de proposer un enseignement bilingue ou des options liées à ces langues, tout en facilitant leur intégration dans les programmes scolaires. Il n'y a pas assez de classes bilingues dans l'Académie de Nice.
Médias et audiovisuel : Elle encourage la diffusion des langues régionales dans les médias, y compris à la télévision et à la radio. Les chaînes publiques sont ainsi invitées à proposer davantage de contenu en langues régionales. Mais là encore, mes médias radios et TV en langue sont animés par des bénévoles avec peu de moyens, alors que la demande du public est croissante.
Publicité et signalétique : La loi impose une plus grande visibilité des langues régionales dans les espaces publics et la signalétique. Par exemple, l'affichage bilingue (français et langue régionale) devient plus courant dans les institutions publiques et les administrations.
Protection juridique des langues régionales : La loi reconnaît la protection des langues régionales comme faisant partie du patrimoine de la France. Elle marque un tournant dans la reconnaissance juridique des langues, encourageant leur transmission intergénérationnelle et leur enseignement.
Financement public : La loi a également pour but de favoriser le financement d'initiatives locales visant à soutenir et à diffuser les langues régionales, que ce soit à travers des projets culturels, éducatifs ou médiatiques. Beaucoup de chemin à parcourir dans ces domaines.
"En somme, la loi Molac représente un pas important vers la reconnaissance officielle et la promotion des langues régionales, en plaçant la responsabilité sur les institutions publiques pour assurer leur transmission et leur rayonnement."
Grosse confusion
dans les mentalités de certains décideurs et des médias dominants
entre folklore et culture vivante :
En effet, le folklore désigne souvent des traditions, des coutumes et des pratiques qui sont perçues comme des éléments du passé, souvent figées ou réinventées pour des spectacles ou des événements touristiques. Il s'agit de représentations culturelles qui, bien que chargées de valeur symbolique, peuvent parfois être détachées de la réalité contemporaine et de l'usage quotidien.
Or, la culture vivante, est une culture qui évolue et qui s'adapte aux dynamiques sociales, économiques et politiques actuelles. Elle inclut des pratiques, des langues et des expressions artistiques qui sont activement vécues et transmises au quotidien. C’est une culture qui continue de se réinventer et de se nourrir des nouvelles générations tout en préservant son héritage.
Lorsqu'on parle de la langue niçoise, il est important de souligner qu’elle ne doit pas être réduite à un simple « folklore ». Trop souvent, des événements ou des performances dans lesquels la langue niçoise est utilisée (chants traditionnels, danses, festivités locales) sont perçus comme des éléments folkloriques, sans prendre en compte le fait qu'il s'agit d'une langue vivante, capable de s'adapter et de refléter les préoccupations actuelles de ses locuteurs.
Ainsi, la revitalisation de la langue niçoise ne doit pas se limiter à des manifestations culturelles ponctuelles ou à des reconstitutions du passé, mais bien à une utilisation active et quotidienne dans différents domaines de la vie sociale, professionnelle et personnelle. L'enjeu n'est pas de conserver une langue figée, mais bien de faire en sorte que cette langue continue de vivre, de se transformer et d’être pratiquée dans un cadre moderne.
Les initiatives pour revitaliser le niçois doivent donc inclure l’enseignement de la langue dans des contextes contemporains, son utilisation dans les médias, la culture numérique, ainsi que son intégration dans les pratiques de la vie quotidienne, pour que la langue ne soit pas seulement un « vestige du passé », mais bien une partie active et dynamique de la culture niçoise contemporaine.
Voici les commentaires parmi les 3333 personnes sondées qui vont globalement dans ce sens :

En conclusion :
La population (tout au moins l'échantillon sondé) manifeste une volonté forte de préserver et de transmettre leur richesse linguistique.
De nombreux habitants considèrent leur langue comme un élément fondamental de leur identité culturelle et locale.
Toutefois, cette dynamique de préservation et de transmission nécessite un soutien concret des politiques publiques.
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