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Bientôt 12 ans de création à la Fête des Mai : un parcours de femme et d’artiste au cœur de la culture niçoise


L’année prochaine, ce sera un moment particulier pour moi : 12 ans de participation à la Fête des Mai.


portrait de Zine par Yannick Arnolfo
portrait de Zine par Yannick Arnolfo

Douze années de musique, de créations, de spectacles, mais aussi de combats et de persévérance.


En préparant un montage vidéo retraçant toutes ces années, j’ai revécu chacun de ces moments, chacun de ces instants où, derrière la joie et le partage, il a fallu se battre pour que la langue niçoise puisse exister autrement que sous forme de folklore figé.


Un espace rare pour créer et se faire entendre

La Fête des Mai a été pour moi le seul lieu où la Ville de Nice m’a laissée m’exprimer librement.


En dehors de cet événement, il n’a jamais été possible de présenter mes créations, pourtant de qualité et entièrement centrées sur la langue niçoise, dans d’autres lieux ou contextes officiels. Cette restriction, cette invisibilité imposée, explique en partie pourquoi, contrairement à d’autres régions de France, il n’existe pas d’artistes professionnels en langue niçoise.


À Nice, on cantonne les artistes au folklore, et encore : il ne faut pas qu’ils s’éloignent trop de la tradition. Cette pression constante sur la forme et le contenu a été un obstacle majeur, mais elle a aussi renforcé ma détermination à montrer qu’il était possible de créer autrement, et de faire vivre le niçois dans le présent.


portrait de Zine par Shootmi
portrait de Zine par Shootmi

Folklore ou folk contemporain ?

Il est essentiel de rappeler la différence entre le folklore et le folk moderne. Le folklore, souvent réduit à des costumes, des danses et des chants traditionnels, fige la culture dans un musée vivant, et c’est ce que l’on attend trop souvent de nous à Nice.


Le folk, comme celui de Bob Dylan ou d’autres artistes contemporains, part de racines profondes pour raconter des histoires actuelles, toucher le présent et s’adresser à un public vivant, jeune ou adulte. Mon objectif a toujours été de suivre cette voie : créer en niçois des chansons, des spectacles et des expériences artistiques qui parlent aux gens d’aujourd’hui, sans trahir nos racines mais en les faisant respirer.


Un parcours riche et varié

Au fil de ces années, j’ai eu la chance de présenter une grande variété de créations :

  • Des récitals de chansons, souvent accompagnée de musiciens, où chaque texte et chaque mélodie étaient entièrement originaux.

  • Des spectacles pour enfants, mêlant conte, musique et humour, pour éveiller la curiosité des plus jeunes et les sensibiliser à la langue niçoise de manière ludique et vivante.

  • Des créations originales pour le public adulte, toujours dans une démarche contemporaine, où chaque texte et chaque note portaient ma voix, mon engagement et mon regard sur le monde.


Parmi toutes ces créations, la chanson du marché de la Libération tient une place particulière. Ce morceau est devenu un véritable hymne local, repris et célébré par les groupes Tchatchao Balèti et Cocobeah Balèti.


Voir ma création résonner dans les bals, dans les rues, et voir le public chanter et danser avec moi a été un moment d’émotion intense : la preuve que la langue niçoise peut exister dans le présent et toucher les gens autrement que par le folklore.


Des rencontres et des moments inoubliables


Ces douze années ont été bien plus que des créations : elles ont été une aventure humaine exceptionnelle.


J’ai rencontré des musiciens passionnés, des familles venues transmettre leurs traditions à leurs enfants, des curieux et des passionnés de culture niçoise.


Chaque sourire, chaque mot de remerciement, chaque regard émerveillé m’a rappelé pourquoi je continue : la création est avant tout un partage, et c’est ce partage qui donne vie à une culture.


portrait de Zine par Valentin Dimitru
portrait de Zine par Valentin Dimitru

Des combats constants


Mais ce parcours n’a pas été facile. Il a fallu convaincre, résister, argumenter et parfois se battre pour que mes propositions artistiques soient acceptées. Il a fallu affirmer que le niçois pouvait être moderne, contemporain et vivant, et que la tradition n’était pas incompatible avec la créativité.


Ce combat a été quotidien, et il reste d’actualité : chaque année, il faut rappeler que la culture niçoise n’est pas seulement un folklore pour touristes, mais une langue et une expression artistique qui méritent d’être soutenues et valorisées.


Une aventure de femme et d’artiste


Au fil de ces années, ce qui me frappe le plus, c’est la force et la fierté que cette expérience m’a apportées en tant que femme et artiste.


J’ai dû faire preuve de persévérance, d’audace et de courage, mais j’ai aussi pu inventer, créer et transmettre. La Fête des Mai a été mon laboratoire, mon espace d’expression, mon lieu de liberté.


Grâce à elle, j’ai pu écrire, chanter, mettre en scène, inventer et partager ma vision du niçois, une vision vivante, engagée et moderne.


Zine à la Fête des Mai en 2024 - photo Valentin Dimitru
Zine à la Fête des Mai en 2024 - photo Valentin Dimitru

Bilan et regard vers l’avenir

Réaliser ce montage vidéo m’a permis de mesurer l’ampleur de ce parcours.

Douze années de créations, de combats et de partages qui ont transformé ma pratique artistique et ma vie.


La Fête des Mai restera, hélas, le seul véritable espace d’expression pour mes créations à Nice, mais elle m’a offert suffisamment pour bâtir une œuvre et laisser une trace.


Bientôt, ce seront 12 ans d’une aventure extraordinaire, que je compte bien continuer.


Tant que la langue niçoise pourra exister à travers des créations, tant que le public sera là pour écouter et partager, je continuerai à inventer, chanter et célébrer notre patrimoine, avec la même passion et la même énergie.


A l’an que vèn, e mai que mai, viva la nòstra cultura !


Voici le montage à découvrir :



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