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Li belugas de la Diva : le niçois est bien plus qu’un folklore c'est une langue vivante à faire résonner aujourd’hui


Quand on parle du niçois, ou plus largement du parler de Nice, beaucoup lèvent les yeux au ciel avec un sourire attendri.


« Ah oui, c’est joli, ça me rappelle mon grand-père ! », « C’est du patrimoine, c’est bien de le garder », ou encore « Ça fait couleur locale, c’est sympa pour les touristes. »

Ce genre de réactions est courant — et révélateur d’un problème plus profond :


la langue niçoise est trop souvent cantonnée à un rôle de figurante dans le théâtre du folklore, au lieu d’être considérée comme un outil de création, d’expression, de pensée… aujourd’hui, ici, maintenant.


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Une langue mise sous cloche


Le niçois est une variété de l’occitan, parlée historiquement à Nice et dans sa région. Comme d’autres langues minorisées, il a subi une forme de mise à l’écart progressive au fil du XXe siècle : d’abord relégué dans la sphère familiale, puis folklorisé dans des événements culturels ou des vitrines patrimoniales.


Les musées, les fêtes traditionnelles et quelques panneaux bilingues donnent l’illusion d’une reconnaissance, mais dans la réalité quotidienne, le niçois reste invisible — ou réduit à quelques expressions toutes faites.


De la langue morte au souffle nouveau


Et pourtant… le niçois n’est pas une langue morte. Il est parfaitement capable d’évoluer, de s’adapter, de dire le monde d’aujourd’hui. Il peut vibrer dans un slam, porter l’émotion d’une chanson engagée, s’incarner dans un roman graphique, inspirer un court-métrage ou un jeu vidéo.

Mais pour cela, il faut cesser de le figer dans une vision passéiste. Une langue vit quand on l’utilise. Quand elle sert à dire le monde qu’on vit, pas seulement celui d’autrefois.


Créer en niçois, c’est politique


Créer en niçois aujourd’hui, ce n’est pas une coquetterie. C’est un acte fort. C’est refuser l’idée que seules les langues dominantes ont droit de cité dans la culture contemporaine. C’est aussi montrer que l’identité niçoise n’est pas figée dans le marbre d’un folklore, mais en mouvement, en construction, en dialogue avec d’autres mondes.

C’est tendre un fil entre mémoire et modernité, entre racines et ailes.


Une richesse à partager, pas à empoussiérer


Le niçois ne demande qu’à vivre. Il a besoin de voix qui osent s’en emparer autrement. Il a besoin de projets qui le sortent de la vitrine. Il a besoin d’artistes, de poètes, de youtubeurs, de musiciens, de graffeurs, de conteurs, de développeurs… qui s’en servent comme d’un outil, pas comme d’un bibelot.


Parce que le niçois, c’est une manière de voir le monde. Et ce regard-là, lui aussi, mérite d’être entendu.




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