VOICI CE POURQUOI JE ME BATS DEPUIS 20 ANS
LA CULTURE NICOISE NE SE RESUME PAS AU FOLKLORE :
Nos esprits sont colonisés depuis tant d'années qu'il est difficile de faire comprendre aux gens la différence entre la Culture et le Folklore.
L'identité niçoise ne se résume PAS à la musique, à la danse et au costume traditionnels.
Si ces trois éléments font partie de la Culture niçoise cela n'en reste pas moins ce qu'on nomme "le folklore", le loisir traditionnel de la région.
Et nous ne parlons pas du "folk" à la Bod Dylan, qui est une musique ancrée dans le présent et bien vivante : La folk est une musique traditionnelle populaire modernisée, issue des musiques traditionnelles du monde.
De même que les tribus africaines ne se trimballent plus en pagne, les niçoises et les niçois sont aussi "modernes" que les bienpensants des grandes villes de ce monde.
D'une manière générale, la Culture niçoise est essentiellement marketing:
la socca, le pan-bagnat, la pissaladière ou le drapeau sont autant de symboles qui ne suffisent pas à ré-insuffler l'âme de notre Culture que la volonté d'unification française a grièvement blessé.
Etre niçois ne se résume pas à dire "Issa nissa" , "alora", "va ben", et à chanter "Nissa la Bella" (et encore, juste le premier couplet).
La Culture est vivante, évolutive, quand le Folklore est une reproduction de rites, de pratiques traditionnelles, d'habitudes...
Mais tant que les niçois n'auront pas découverts intellectuellement leur culture, ils resteront ignorants de cette culture!
Je dirais, le folklore est le contraire de la culture régionale authentique. C'est juste encore une façade devant un champs de ruines. Une vraie culture locale vit dans la société elle-même et oui, forcement repliée sur elle-même. Dès que ça devient un spectacle pour les touristes, c'est mort = folklorique = ridiculisé. La connotation négative des mots folklore et folklorique est à mettre en lien avec le rejet, en France, de tout héritage provenant de la tradition populaire, en dépit de sa valeur indéniable, au profit d'une culture élitiste. La France s'étant coupée de cet héritage issu de la tradition populaire, la culture française n'est, de ce fait, jamais appelée folklore.
Il semblerait que l'idée démocratique d'un peuple, acteur de sa propre culture, à la fois créateur et transmetteur, soit encore loin d'être pleinement acceptée en ce pays. Parceque le folklore est un patrimoine figé, d’une époque révolue, alors que la langue vit, se parle, s’écrit et qu’elle exprime les préoccupations d’aujourd’hui.
"La Culture niçoise est innovante, imaginative et n'a pas peur de la mondialisation!"
Par exemple :
comment donc, créant en niçois des chansons modernes sur des thèmes contemporains, si je n'ai quasiment jamais de dates de spectacles à Nice, puis-je continuer à vouloir créer en niçois ?!
C'est ce que je suis allée leur dire en Mairie, et pour l'instant, toujours énormément de portes fermées dans les salles municipales et les programmations locales, pourtant nombreuses et financées par nos impôts, hors "Fête des Mai" bien sûr...
Du budget pour la culture, mais pas pour la sauvegarde et la promotion d'une culture niçoise vivante :
"Mon cahier des charges ne me permet pas de programmer du niçois" m'indique par exemple une Directrice de Théâtre Municipal!
Je ne souhaite plus me battre contre ce genre de moulins à vent !
J'envie les artistes Corses ou Bretons qui innovent et sont bien mieux soutenus par les institutions locales.
Une photo avec le Maire de Nice tout de même, lors de la parution de mon livre "Cantates d'Azur", mais pas beaucoup de changement malgré une lettre remise en main propre le 1er avril 2023 :
Avant de publier cet article sur mon blog, j'ai sollicité plusieurs artistes répertoriés dans la même mouvance que la mienne pour en faire une tribune publique afin d'obliger la municipalité à mieux tenir compte de notre travail de créateur ils n'ont pas voulu le faire, par peur peut être de perdre les quelques miettes difficilement obtenues.
Ceux qui pensent que nous exagérons n'ont qu'à comparer le financement culturel entre Paris et le reste du territoire français, jeter un coup d'oeil à la santé financière des éditions en langue niçoise (???) ou des médias niçois...
Toutes les autres régions de France (Bretagne, Corse, Alsace, Occitanie) financent leurs médias et leurs éditions en langue régionale, les exemples sont nombreux : à Nice, rien !
Accepter la Culture niçoise, c'est accepter l'idée qu'il existe un peuple niçois appartenant à un ensemble de peuples qui constitue la France. Bref, un son de cloche qu'on n'entend guère à Paris, et, chose bien plus grave, en mairie de Nice et dans les médias locaux.
La loi Molac devrait permettre que cette ignorance et cette injustice cessent, et que les élus du peuple aillent dans le sens d'une meilleure prise en charge de la défense de nos langues régionales.
J'ai eu le plaisir de rencontrer ce député de la 4ème Circonscription du Morbihan et de m'entretenir avec lui lors d'un de mes spectacles dans le Var.
Bref, ce combat est bien loin d'être terminé, malgé les discours officiels.
Le mépris pour les artistes créant en "patois" perdure, parfois même plus parmi les locaux et les élus de la Mairie que parmi les touristes, qui eux sont plutôt en recherche de ce genre de choses, tellement la culture niçoise et provençale brille à l'International avec l'aura de Frédéric Mistral, Marcel Pagnol, Fernandel, mais aussi les troubadours !
Je suis une des actrice de cette culture niçoise moderne, vivante et réelle, qui bouge, et c'est ce que je leur ai dit, à la Mairie ! La loi fançaise doit être respectée...
Une chanson traditionnelle bretonne chantée par le député Paul Molac à la fin d'un de mes concerts
Zine
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